Je suis très attaché au respect de la vie privée. La mienne, et celle des autres. Un jour peut-être, probablement, mon nom se retrouvera sur internet et je serai très énervé. Ce qui est dit ici est rationnel, assumé et identique à ce que je dis dans ma vie de tout les jours et cela ne me gênerait absolument pas que mon nom soit associé au présent site, en revanche il est probable que je rejoindrai la cohorte des victimes de menaces et d’intimidations qui accompagne ceux qui ont le malheur de contrarier les farouches partisans de la vérité sans preuve, hérauts du mensonge pour la bonne cause.
Je suis très attaché à la cohérence dans les propos. Dans les miens, et dans celui des autres. Dénoncer un manque de cohérence est pour moi une des rares justifications acceptables pour faire quelques entailles dans le respect de la vie privée. J’ai déjà révélé par le passé, à mots couverts pour commencer, le métier d’une personne qui se disait « cadre dans l’industrie pharmaceutique » alors que son emploi réel concerne les soins du visage et ce n’est que suite à ses dénégations que je me suis résolu à donner le nom de son employeur afin de montrer sans ambiguïté qu’elle ne disait pas la vérité.
Pour Emma Khan, ça va être difficile d’être aussi discret.
- Emma Khan se pose en scientifique, spécialiste des virus et des vaccins.
- Emma Khan conteste le consensus scientifique.
- Emma Khan c’est un pseudonyme.
Ces trois conditions sont incompatibles entre elles. Que l’on se présente comme scientifique ou pas, il est rationnel de s’en remettre au consensus scientifique et dans ce cas, être sous pseudonyme ne pose pas de problème particulier. En revanche, si une personne veut vous expliquer pour quelle raison il ne faut pas écouter l’expertise collective et convergente des scientifiques du monde entier, il est rationnel de lui demander si elle sait de quoi elle parle.
Bon, si vous avez quelques connaissances scientifiques, vous savez déjà qu’Emma Khan ne sait pas de quoi elle parle. Personnellement je préfère les démonstrations compréhensibles par le plus grand nombre, comme quand j’ai montré que même les raisonnements les plus basiques lui échappent. Par exemple, elle n’est même pas capable de lire correctement un diagramme en barres, la censure ne tarde pas quand on le lui signale, et il faudrait malgré tout lui accorder une confiance aveugle ?
Parce que oui, le discours d’Emma Khan est de l’ordre de la foi. Il faut croire qu’elle sait de quoi elle parle.
Parce que ne pas vouloir donner son nom est une chose, mais se présenter comme spécialiste et refuser de mentionner la moindre qualification, le moindre diplôme, la moindre publication en est une autre. Et ce n’est pas une erreur, c’est une stratégie. Au point que la seule évocation de la question des diplômes est un motif de censure:
C’est donc bien une question de foi. Il est demandé aux adeptes de cette organisation pas particulièrement réputée pour sa transparence d’accepter a priori qu’Emma Khan a raison afin de nous convaincre qu’Emma Khan a raison. On reconnaît là une pétition de principe. C’est un sophisme.
Mais Emma Khan, sous quelque identité que ce soit, cite beaucoup trop Dobzhansky, et plusieurs trolls particulièrement bien renseignés sur son parcours se répandent sur les réseaux sociaux avec une telle ferveur et force détails qu’il est trivial de connaître sa véritable identité. Vous devinez la suite ?
Comparons le fantasme de l’AIMsIB sur Emma Khan avec la réalité.
« La vaccination anti-rougeole expliquée par une spécialiste en immuno-infectiologie. L’ AIMSIB s’enorgueillit d’accueillir aujourd’hui Emma Khan (pseudonyme), chercheure française exceptionnelle dont les diplômes, la carrière et les publications ont forcé le respect des membres de notre modeste Association. Sa liberté de parole et ses choix éditoriaux imposent encore une fois une protection de son anonymat, ce que nous acceptons naturellement. »
« C’est le Dr Emma Kahn, notre formidable virologue, qui nous aide ici à mettre à jour nos connaissances. Bonne lecture. »
La légende …

Par principe je ne vais pas donner ici la véritable identité d’Emma Khan, mais cette décision est symbolique dans la mesure ou l’on peut en trois clics faire le lien entre son pseudonyme et les mêmes « recherches » sur le Covid qu’elle étale sous son vrai nom dans la rubrique « Opinions » du site web de France Soir:
Grâce à cet article et à d’autres de la même veine, nous en savons maintenant un petit peu plus sur ce qui a forcé le respect des membres de l’AIMsIB.
Les diplômes qui ont forcé le respect:
1984: Diplôme d'État de Docteur en Pharmacie.
Les publications qui ont forcé le respect:
7 publications en rapport avec le cancer entre 1983 et 1988 pendant son internat de Pharmacie.
La carrière qui a forcé le respect:
1979-1982: Stagiaire aux hôpitaux de Paris.
1982-1986: Interne à l'Inserm.
Depuis 1986: Pharmacien biologiste.
Aujourd'hui à la retraite.
Pour être tout à fait clair: Posséder un diplôme de Pharmacie ou être Pharmacien Biologiste n’a absolument rien de déshonorant, bien au contraire et je tiens à être parfaitement bien compris sur ce point. C’est un cursus long et complexe et ceux qui ont obtenu ce diplôme peuvent le porter autour du cou et le montrer au monde entier s’ils le souhaitent, ils l’ont mérité. C’est en revanche tout à fait insuffisant pour se dire virologue et contredire les spécialistes, les vrais, ceux qui ont une spécialisation, et de l’expérience, et des publications.
Dire « il y a eu de la virologie dans mon cursus, je suis donc spécialiste en virologie », c’est comme dire « il y a eu de la philosophie à mon bac, je suis donc philosophe ».
Donc en réalité Emma Khan est spécialiste de rien du tout. Elle n’est pas chercheuse, ne fait partie d’aucun laboratoire, elle n’est affiliée à rien, ni à personne. Dans un sophisme de confusion flagrant, elle se dit « chercheuse indépendante« . Comprenez: Elle est spécialiste auto-proclamée. En clair, il y a chez elle dans sa cave ou son grenier, un mur rempli de pages imprimées et d’articles découpés reliés entre eux par de la grosse ficelle rouge. Bref elle aussi, elle fait « ses propres recherches« .

De son propre aveu, elle n’est pas virologue. Pas officiellement. Pas pour France Soir. Pas sous son vrai nom. Mais Emma Khan, elle, c’est une autre histoire. Une histoire plus romancée, plus fictionnelle:
En Pharmacie, il y a dans les 74000 membres de l’ordre en France et si on en croit l’AIMsIB, ce serait suffisant pour déclarer qu’il y a dans les 74000 virologues en France. Tremble, virus…
Et donc on dit « Ancienne chargée de Recherches INSERM », parce que ça sonne mieux que « N’a rien fait de significatif depuis son internat à l’INSERM il y a 35 ans« . On dit « Chercheuse indépendante » parce que ça sonne mieux que de dire « J’ai un compte sur researchgate.net ou je publie en évaluation par moi-même et ou je coche la case « preprint » pour faire sérieux ».
En conclusion, Emma Khan, virologue aux diplômes et à la carrière qui forcent le respect, est un énième argument d’autorité usurpée.
En bonus, je terminerai par une remarque crypto-conspi de premier ordre.
Likez, tweetez, réinformez, c’est super grave.
Les pseudo-scientifiques de tous poils sont toujours prompts à voir conspirations par ici, conflits d’intérêt par là. Hors je constate qu’ils s’accommodent parfaitement du conflit d’intérêt patent qui concerne Emma Khan.
En effet, par ses « travaux », elle tente de minimiser la gravité du covid. De même, elle est signataire d’une tribune qui, tout en subtilité et délicatesse, dénonce la dictature, invoque une conspiration, rejette la distanciation sociale, refuse les masques, …
Or Emma Khan, quand elle n’est pas en train de militer pour débloquer l’économie, ré-ouvrir les bars et les salles de concerts, fait partie de pas moins de 5 orchestres professionnels de Jazz qui se produisaient très régulièrement avant que le confinement ne vienne tout stopper.
C’est un conflit d’intérêt flagrant.
On voit là toute l’influence de Big Saxo pour que le spectacle continue quels que soient les risques !
Likez, tweetez, réinformez, c’est super grave.
