Vaccins et autisme: Un examen approfondi des preuves

Ce texte est une traduction partielle de
« Vaccines and autism: A thorough review of the evidence »,
sur The Logic of Science

L’une des principales préoccupations des gens concernant les vaccins est qu’ils pourraient causer (ou aggraver) l’autisme. Cette idée, qui a été propagée par des célébrités et un très grand nombre de sites web, est devenue la pierre angulaire du mouvement anti-vaccin.  Mais y a-t-il la moindre vérité ? Ce n’est sans doute pas une surprise si les deux camps revendiquent la supériorité en matière de preuves. En effet, on peut trouver un très grand nombre de sites web présentant des listes d’articles qui prétendent fournir la preuve que l’autisme est causé par les vaccins (comme par exemple “124 documents de recherche qui appuient le lien vaccin/autisme“). À l’inverse, ceux qui soutiennent les vaccins ont également des listes de documents qu’ils présentent comme preuve que les vaccins ne causent pas l’autisme (par exemple, ici et ici). Alors qui a raison ? Internet est rempli de désinformations sur le sujet, je vais donc laisser tomber ces âneries et parler des études en elles mêmes plutôt que de bêtement balancer des listes. En science, la qualité est souvent bien plus importante que la quantité, et il faut faire un examen critique de ces études au lieu de simplement les croire sur parole (détails ici; ici et ici; exemples ici et ici). C’est donc ce que je veux faire dans cet article. Je vais vous guider à travers ces deux listes, anti-vaccin et pro-vaccin, pour voir quelle position est véritablement appuyée par les preuves.

Le public visé ici est de trois sortes. Premièrement, tous les parents qui sont préoccupés par les vaccins et qui cherchent vraiment et sincèrement une information de qualité plutôt que de simplement essayer de trouver des preuves qui appuient leurs idées préconçues. J’espère que cet article vous sera un outil précieux et dissipera la plus grande partie des absurdités que l’on trouve sur internet. On y trouve tellement d’affirmations et d’histoires effrayantes que je comprends tout à fait votre inquiétude. J’ai donc fait de mon mieux pour bien couvrir tous les éléments de preuve, et j’espère que vous les examinerez avec attention. Deuxièmement, pour ceux qui ont déjà passé en revue ces éléments de preuve, mais qui sont fatigués de l’expliquer encore et encore dans les débats, j’espère que cet article sera pour vous une ressource qui vous fera gagner du temps. Troisièmement, pour ceux qui ne sont pas particulièrement intéressés par le débat autisme / vaccin, j’espère que cet article vous fournira un exemple intéressant sur la manière d’analyser de façon critique un grand corps de la littérature scientifique. Il y a, malheureusement, énormément de mauvaises publications scientifiques, et il est important que vous sachiez les passer au crible pour séparer les études de haute qualité de bruit statistique. Enfin, pour ceux qui sont déjà convaincus que les vaccins causent l’autisme, bien que vous ne soyez pas mon public cible j’espère bien que vous lirez ceci, mais j’ai une petite requête à vous soumettre. Si vous choisissez de continuer à lire, alors je veux que vous envisagiez sérieusement la possibilité que vous pourriez avoir tort pour effectivement examiner les preuves présentées ici. Si vous n’êtes pas disposé à le faire, alors il n’y a vraiment aucune raison pour vous continuer à lire.

Cet article est forcément long, pour plus de commodité j’ai inclus un court résumé au début qui condense la totalité de l’article en quelques paragraphes. Cependant, si vous voulez vraiment comprendre ce sujet, je vous suggère de sauter cette partie pour lire l’analyse détaillée de la littérature pro et anti vaccin. J’ai fait une liste de liens que vous puissiez accéder directement à la partie qui vous intéresse.

[NdT: Seule le condensé a été traduit, vous pourrez retrouver l’analyse détaillée sur le site de l’auteur]

Note: Tout au long de cette étude, je ferai référence aux « études pro-vaccins » et « études anti-vaccins ». J’utilise ces termes comme un moyen facile de faire la distinction entre les études qui échouent à faire le lien entre vaccin et autisme et les études qui ont trouvé un lien. Merci de ne pas trahir le sens de ces termes ou de considérer que ces recherches sont biaisées ou ont des motivations cachées.

hierarchy of evidence

Aperçu général / Résumé
je voudrais commencer par les listes pro-vaccins (par exemple, ici et ici). Ces listes offrent plus d’une centaine d’études, mais il faut admettre que beaucoup de ces documents sont restreints, et utilisent une méthodologie relativement faible, ou sont des revues non systématiques. Je vais donc me concentrer sur les preuves de très bonne qualité, parce qu’elles sont nombreuses.

Plusieurs études ont soit cherché des corrélations générales entre les taux d’autisme et les vaccins (Dales et al. 2001;Kaye et al. 2001) ou ont cherché des changements dans les taux d’autisme suivant soit l’introduction (Taylor et al. 1999; Chen et al. 2004) ou la mise à l’écart (Honda et al. 2005) du vaccin ROR. Aucune de ces études n’a trouvé de lien significatif.

D’autre études ont utilisé une méthodologie plus robuste comme l’analyse de cas-témoins (Destefano et al. 2004 [642 personnes avec autisme; 1824 personnes sans autisme]; Smeeth et al. 2004 [991 avec; 4469 sans]; Price et al. 2010 [256 avec; 752 sans]; DeStefano et al. 2013 [256 avec; 752 sans]; Uno et al. 2015 [189 avec, 224 sans]). Les études de cas témoins prennent deux groupe (un avec, et l’autre sans l’effet qui nous intéresse) puis travaillent à rebours pour tester une cause potentielle. Cela en fait un outil puissant pour détecter les associations avec des événements relativement rares (comme l’autisme*), pourtant aucune de ces études n’a trouvé de lien (notons également que les tailles d’échantillon sont plus petits que ce qu’il faudrait pour quelque chose comme une étude de cohorte, mais qu’elle sont suffisantes pour une étude de cas-témoins en raison de la manière dont fonctionne cette méthode).

*Note: Bien que l’autisme soit répandu, avec un taux de 1 pour 68, il est encore suffisamment rare pour nécessiter un très grand échantillonnage pour la plupart des études avant que l’on puisse détecter un changement significatif (Par exemple, avec 680 patients, on s’attend à ce que 10 développent un autisme). Les études de cas-témoin résolvent ce problème en commençant avec un groupe qui a déjà un autisme pour ensuite travailler à rebours.

Ensuite, nous avons les études de cohorte, qui comparent les taux d’autisme entre enfants vaccinés et non vaccinés. C’est l’un des outils expérimentaux les plus puissants, et ces études étaient particulièrement grandes (Madsen et al. 2002 [440,654 enfants]; Verstraeten et al. 2003 [124,170 enfants]; Anders et al. 2004 [109,863 enfants]; et Jain et al. 2015 95,727 enfants]). Regardez encore une fois la taille de ces échantillons, ils sont énormes (bien plus grands que n’importe quelle étude anti-vaccins), mais ici non plus, ils n’ont trouvé aucun différence significative entre enfants vaccinés et non vaccinés.

En outre, il y a une méta-analyse avec environ 1,2 millions d’enfants (Taylor et al. 2014) qui a également échoué à prouver que les vaccins causent l’autisme. Les méta-analyses représentent la méthodologie la plus puissante parce qu’elles combinent les résultats de multiples études, ce qui permet de grandement réduire le risque de faux résultat. De plus, plus l’échantillon est grand, plus l’étude est puissante. Cette méta-analyse est donc la plus puissante méthode disponible, et elle utilise un échantillon incroyablement grand, ce qui en fait une étude extrêmement robuste et convaincante.

Ajoutons qu’il y a également des études qui ont cherché si les vaccins pourraient spécifiquement causer un autisme régressif, et qui ont aussi échoué à trouver un effet significatif des vaccins. (Richler et al. 2006; Uchiyama et al. 2007).


Du coté des anti-vaccins, j’ai parcouru leurs listes de documents
(ici, ici, et ici; 126 documents au total), et 31 d’entre eux ne parlaient pas d’autisme, 60 ne parlaient pas de vaccins, 20 étaient des essais sur l’animal, 17 étaient des études in vitro, 50 étaient sur le mercure ou le thimerosal, 8 étaient des études de cas, ou résumé de conférence, ou articles d’opinion, ou quelques articles non scientifiques, 28 étaient des revues non systématiques (dont seulement 6 en rapport avec le sujet), et seulement 12 étaient de vrais essais sur l’homme qui regardaient si oui ou non les vaccins actuels étaient associés à l’autisme (certains documents étaient dans plusieurs catégories). Aucune de ces études n’était très grande, et aucune n’a été capable de prouver une causalité.

Les études sur l’animal et les essais in vitro sont de conception très faible parce que leur application à l’humain est limitée. C’est pourquoi ils ne devraient être utilisés que dans des études préliminaires, et on ne peut pas les utiliser comme élément de preuve face à de grandes études de cas-témoin ou de cohorte (Il y avait également des études sur l’animal et in vitro en faveur des vaccins, mais je n’en n’ai pas parlé pour les mêmes raisons). De même, les études de cas, résumés de conférence, etc. sont préliminaires et ne constituent pas une preuve suffisante.

Les études sur le thimerosal sont également non pertinentes. D’une part, beaucoup d’entre elles sont des études in vitro ou sur l’animal, mais même les études sur l’homme utilisent des échantillon comparativement trop petit pour pouvoir détecter une causalité. De plus, la plupart des études pro-vaccins (comme la méta-analyse; Taylor et al. 2014) ont également spécifiquement cherché le thimerosal, et ont échoué à trouver un quelconque schéma significatif. De plus, une étude de cohorte supplémentaire (Hviid et al. 2003; 446,695 enfants) a comparé les taux d’autisme chez les enfants qui ont reçu un vaccin avec ou sans thimerosal, et ils n’ont trouvé aucune différence significative. Et si ce n’était pas assez pour vous convaincre, le thimerosal ne fait plus parti des vaccins pour les enfants dans la plupart des pays développés, et il n’y est plus depuis 15 ans. En outre, le retirer des vaccins n’a eu aucun effet sur le taux d’autisme, ce qui indique clairement qu’il n’était pas responsable des “épidémies d’autisme” (Madsen et al. 2003; Schechter and Grether 2008).

Les 12 études qui sont réellement pertinentes pour le calendrier de vaccination en cours ne sont pas beaucoup mieux. Aucune n’est très grande, et toute sont des études d’association (par exemple, elle ne pourraient pas montrer une causalité, parce que corrélation ne veut pas dire causalité). De plus, la plupart ont de nombreux problèmes et sont extrêmement peu fiables. De plus, un grand nombre se basent sur le fait que le taux d’autisme est en augmentation, mais il y un nombre d’indices non négligeable qui indique que l’augmentation est largement (si ce n’est entièrement) due aux changements dans la manière dont l’autisme est diagnostiqué plutôt que dans une augmentation réelle du nombre de personne avec autisme (Rutter 2005; Taylor 2006; Bishop et al. 2008; Baxter et al. 2015; Hansen et al. 2015). Enfin (ce qui est assez drôle), une de ces 12 études était en fait une étude pro-vaccins qui contredisait directement le résultat de deux des autres études.

Ainsi, lorsque l’on considère l’ensemble des preuves, il est tout à fait juste de dire que les preuves scientifiques soutiennent massivement la conclusion que les vaccins ne causent pas l’autisme, et qu’il n’y a aucune preuve fiable du contraire. Pour être clair, ce n’est pas seulement l’opinion d’un blogueur. Au contraire, au moins sept revues systématiques ont examiné la littérature scientifique et en sont toute venues exactement à la même conclusion (Jefferson et al. 2003; Klein and Diehl. 2004; Parker er al. 2004; Hurley et al. 2010; Stratton et al. (eds). 2011; Demicheli et al. 2012; Margaret et al. 2014).

Pour être juste, il faut dire que les anti-vaccin ont aussi leurs revues, mais aucune de ces revues n’était systématique (Rimland and McGinnis. 2002; Singh. 2009; Ratajczak 2011; Sienkiewicx et al. 2012;Shaw and Tomljenovic. 2013b; Shaw et al. 2014a). C’est important, parce que les revues systématiques utilisent des termes de recherche et des critères prédéfinis pour trouver la documentation. Ainsi ils incluent tous les documents pertinents, qu’ils soient pro ou anti vaccins. En revanche, les revues non systématiques incluent ce que l’auteur a envie d’inclure. En conséquence, vous ne serez pas surpris d’apprendre que les études anti-vaccin ignorent les grandes méta-analyses, les études de cohorte, etc., pour se concentrer plutôt sur les petites études. En d’autres termes, ils ont peint un portrait inexact et trompeur qui ne représente pas l’état actuel des connaissances. En outre, aucun des articles cités dans ces revues ne présente de preuve véritable que les vaccins causent l’autisme. Ces revues construisent plutôt des hypothèses sur comment les vaccins pourraient sur la papier causer l’autisme. Ce serait très bien s’il n’y avait le fait que ces hypothèses ont déjà été testées et discréditées par les études de cas-témoin, les études de cohorte, etc. En d’autres mots, si les hypothèses étaient vraies, ces études auraient trouvé la preuve que les vaccins causent l’autisme, ce qu’elles n’ont pas fait. Par conséquent, nous devons rejeter l’hypothèse.

En bref, l’idée que les vaccins causent l’autisme a été très minutieusement testée par de nombreux scientifiques travaillant dans différentes universités et organisations du monde entier. Elle a été testée en utilisant de multiples méthodes et populations différentes, et elle a été abordée sous plusieurs angles (par exemple, différents vaccins, différents composants du vaccin, l’âge à la vaccination, le nombre d’antigènes, le nombre de doses, etc.), et le résultat est exceptionnellement clair: les vaccins ne causent pas l’autisme. Il n’y a pas de grandes études épidémiologiques, bien contrôlées en désaccord avec ce résultat. Pour plus de détails sur les études pro et anti vaccins, merci de lire le reste de cet article.

Note: Très peu des documents pro-vaccin avaient des conflits d’intérêts (par exemple, ils n’étaient pas financés par les compagnies pharmaceutiques), et il y avait aussi des conflits d’intérêts dans la plupart des documents anti-vaccins. Plus de détails sont fournis dans le reste de cet article.

[NdT: Ici se termine le condensé de l’examen approfondi, vous pourrez retrouver l’analyse détaillée sur le site de l’auteur]

2 commentaires Ajoutez le vôtre

  1. Ursule Durand dit :

    Quel est votre avis sur ce qui suit ?

    http:// [ CONTENU ILLÉGAL ]

    J’aime

    1. Initiative Rationnelle dit :

      [Sur le lien que vous fournissez au sujet du film Vaxxed, le film semble y être disponible en intégralité. Je ne pense pas que cet article respecte la loi concernant les droits de diffusion, j’ai donc supprimé le lien]

      Je n’ai pas vu le film, je ne peux donc pas en parler.

      Je peux en revanche parler de la bande annonce ou l’on constate que la parole de William Thomson a été coupée-collée de manière à induire un sens totalement différent.

      https://leftbrainrightbrain.co.uk/2016/03/22/andrew-wakefield-releases-the-trailer-for-his-william-thompson-video-slick-production-and-dishonesty/

      Il se trouve qu’un livre contient la transcription complète de ces multiples conversations, ce qui permet immédiatement de constater la manipulation.

      https://www.sciencebasedmedicine.org/vaccine-whistleblower-bj-hooker-and-william-thompson-try-to-talk-about-epidemiology/

      Je peux parler d’Andrew Wakefield, radié de l’ordre des médecins, condamné pour fraude et mauvais traitement sur enfants qui réalise un film au sujet d’une fraude. Il serait irrationnel de croire les allégations de fraude d’A. Wakefield tout en refusant de croire la fraude avérée d’A. Wakefield.

      https://en.wikipedia.org/wiki/Andrew_Wakefield

      Je peux parler de Brian Hooker. Dans un extrait du film, on voit qu’il affirme que les symptômes de son fils apparaissent deux semaines après vaccination. Dans la décision de justice qui rejette sa demande d’indemnisation, on apprend que le dossier médical de son fils notait déjà des retard de développement 11 mois avant cette date.

      https://leftbrainrightbrain.co.uk/2016/07/07/double-checking-brian-hookers-story-in-vaxxed/

      Le fait qu’il ait oublié de mentionner qu’il y avait en cours une procédure légale en rapport étroit avec ses travaux et pouvant potentiellement lui apporter un bénéfice financier, et le fait qu’il a utilisé une méthodologie douteuse lui ont valu de voir son étude, censée prouver un lien entre vaccination et autisme, être rétractée.

      http://translationalneurodegeneration.biomedcentral.com/articles/10.1186/2047-9158-3-22

      Une description simple et accessible des problèmes méthodologiques de cette étude:

      https://lesceptique.ca/2014/09/11/autisme-et-vaccin-une-autre-nouvelle-exageree/

      Je peux également parler de l’étude originale sur laquelle porte ce film.

      https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/14754936

      Que pourrait-on conclure SI toutes ces allégations de fraude étaient vraies ?

      Il s’agit d’une étude qui aurait donc caché une corrélation dans un sous-groupe parmi d’autres: les enfants noirs de sexe masculin de moins de 36 mois. Affirmer que cela prouve une causalité pour ce sous-groupe, c’est également admettre que la vaccination ne cause pas d’autisme pour tous les enfants qui ne sont pas noirs et tous les enfants de plus de 36 mois et toutes les filles. Affirmer l’un, et nier l’autre est un double standard.

      Ensuite, il n’existe pas à l’heure actuelle de raison médicale ni de validation statistique pour que l’autisme touche plus particulièrement les populations noires. Il est donc rationnel qu’un scientifique qui verrait ce sous-groupe sortir du lot en conclue qu’il s’agit d’un biais statistique.

      « La multiplication des tests statistiques (un par sous-groupe) augmente la probabilité d’obtenir un test significatif uniquement par hasard »
      http://www.spc.univ-lyon1.fr/polycop/modele%20aleatoire.htm

      https://en.wikipedia.org/wiki/Look-elsewhere_effect

      D’autre part, il s’agit d’une étude cas-témoin, qui par construction ne peut pas prouver une causalité, quoi qu’il arrive.

      Tout ceci, dans l’hypothèse ou les affirmations de fraude sont avérées, ce qui semble peu probable étant donné ce que l’on sait de B. Hooker et A. Wakefield, et le fait que ce que voudrait cacher le CDC est en fait ridiculement insignifiant.

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